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Anaïs, Brest


Peut-être qu'un jour vous la verrez à la télévision après avoir vibré avec elle, les larmes aux yeux, dans quatre ans c'est une première chance ou dans huit ans, peut être. Et qui sait ce sera sur un podium chantant fièrement la Marseillaise une médaille autour du cou, allez soyons fous (ou pas) ! Du plus beau des métaux : l'or ! C'est le délicieux rêve qu'esquisse Anaïs, 18 ans, handballeuse qui frappe aujourd'hui à la porte du sport professionnel.

Par le passé, les parents d’Anaïs qui habitaient les Yvelines l'avaient inscrite au judo ou au tennis de table, mais c'est ballon à la main qu'elle s'est sentie le mieux, « ça avait l'air cool » et si elle s'est retrouvée gardienne c'est qu'elle était souvent celle ayant le moins de souci à y aller.

Anaïs c'est un clown et d'ailleurs elle a les cheveux rouges ! C'est un fantasme qu'elle avait depuis plusieurs années et qu'elle a réalisé il y a deux ans. Anaïs ne tient pas en place, parle beaucoup trop vite, enchaîne les blagues et rigole constamment avec ses copines qui sont aussi coéquipières et colocataires. La jeune bretonne qui a eu son bac l'an dernier est étudiante au lycée Sport Étude de Brest depuis quelques mois et sa journée adaptée à son planning sportif est composée de cours, de musculation et d’entraînement collectif avec son club. Elle qui a choisi la psychologie comme domaine d'étude car elle a envie de comprendre les mécanismes de fonctionnement de la réflexion de l'humain, elle aimerait pénétrer dans la tête des gens et tenter de savoir ce qu'il s'y passe.

Mais que se passe t-il dans la tête d'Anaïs ? Ressent-elle la pression quand elle entre sur le terrain de l'équipe première et qu'elle doit subir la pluie de tirs puissants des attaquantes adverses ? Oui, mais la pression est positive, la boule au ventre elle a ressent, elle la stimule, entretient sa détermination, contrairement au stress qui paralyse. La peur, elle a connu, oui, surtout au début, mais l'expérience l'aide à l'affronter. Plus qu'au foot, le poste de gardien de handball est mis en lumière, évidemment à double tranchant. Très sollicité dans ce sport où dans d’étroites cages de 2m sur 3m, Anaïs peut recevoir jusqu'à 50 tirs par match, il n'est pas rare du tout qu'elle termine un entraînement ou un match le nez en sang mais elle a l'habitude, ça fait parti du métier.

Anaïs est actuellement dans l'équipe 2 du Brest Bretagne Hand, mais a déjà eu la chance (et l'honneur) de jouer 5 matchs professionnels. Si son rêve est de représenter la France aux Jeux Olympiques, elle connaît trop bien le chemin qu'il reste encore à parcourir. Déjà, monter en première division avec son équipe et avoir la chance ensuite d'être sélectionnée en équipe de France, le graal. Et la concurrence est lourde dans un pays connu pour ses excellents résultats dans ce sport.

Anais a fait tatouer sur sa peau ces mots : « never give up ». On pense à la citation de Samuel Beckett « Ever tried. Ever failed. No Matter. Try again. Fail again. Fail better. » gravée sur le bras gauche de Stan Wawrinka, le tennisman vainqueur de Roland Garros en 2015. On lui souhaite autant de réussite dans sa carrière et de devenir le rempart infranchissable dont la France a besoin !


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